Anais Lemoine, pédiatre à l’APHP de l’hôpital Trousseau, a fait sa thèse de science à Micalis, dans l’équipe Probihôte. Cette étude résulte d’une collaboration avec des cliniciens de l’APHP des hôpitaux Trousseau et Pitié-Salpétrière et deux laboratoires INRAE de UPSaclay (Micalis et MTS/LIAA).
Cette étude longitudinale et multicentrique décrit une cohorte cas-témoins d’enfants, et vise à mieux comprendre le SEIPA (Syndrome d’Entérocolite Induite par les Protéines Alimentaires), une allergie alimentaire particulière. Comme pour les autres allergies alimentaires, la consommation de l’aliment incriminé (majoritairement le lait de vache) provoque les symptômes allergiques, mais plutôt digestifs et d’allure neuro-vagale, (ex : vomissements profus, léthargie et pâleur). La pathophysiologie du SEIPA fait intervenir des mécanismes peu élucidés et très particuliers, dans le sens où cette allergie n’est pas une hypersensibilité immédiate et n’implique ni les mastocytes, ni l’histamine, ni les IgE spécifiques.
Différents biomarqueurs fécaux liés à l’inflammation (calprotectine, EDN), la perméabilité intestinale (zonuline) et l’immunité digestive (IgA sécrétoires) ont été quantifiés chez des enfants ayant un SEIPA, puis après l’acquisition de la tolérance, et chez des enfants témoins appariés. Les résultats montrent une dysimmunité digestive avec des IgA sécrétoires fécales augmentées chez les patients allergiques, et une inflammation intestinale aiguë lors de la réaction allergique uniquement. Les paramètres fécaux tendent à se normaliser après la tolérance. La quantité d’IgA sécrétoires fécales pourrait être un outil utile d’aide à la prédiction de la rémission de l’allergie.
Ce travail est poursuivi par l’étude des microbiotes fécal et salivaire, et de métabolites à grande échelle.
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https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/all.16457