La fluidité membranaire est un élément critique du phénotype bactérien : c’est le paramètre qui gouverne la vitesse de diffusion des protéines membranaires. La fluidité d’une membrane est modulée par les paramètres physiques de son environnement, en premier lieu par la température : lorsque la température baisse, la fluidité d’une membrane baisse aussi. En réponse à de telles stimulations, il est connu que les bactéries changent la composition de leur membrane.
Pour quantifier les changements de fluidité induits par ces changements de composition, les chercheurs de l’équipe ProCeD, en collaboration avec une équipe du Science For Life Laboratory à Stockholm, ont développé une nouvelle méthode, publiée dans Biophysical Journal.
Le principe de cette technique est simple : il consiste à injecter un traceur fluorescent dans la membrane d’une cellule bactérienne pour mesurer sa vitesse de diffusion. Plus la vitesse du traceur est rapide, plus la fluidité est élevée. Grâce à cette technique, les chercheurs ont pu mesurer les changements relatifs de fluidité de B. subtilis en réponse à un changement de température. Leurs expériences ont montré que si la membrane de B. subtilis adapte sa fluidité en réponse à un changement de température, cette adaptation est incomplète et la fluidité membranaire est plus faible à 20°C qu’à 37°C.
Cette technique, purement biophysique, est facile à adapter d’une bactérie à une autre. Pour le montrer, les chercheurs ont également étudié la réponse au froid du pathogène Staphylococcus aureus, bien moins connue que celle de B. subtilis.
Contact: Aurélien Barbotin & Rut Carballido-López